(Eds.). Rapport général., juillet 1960. En ce sens, l’école doit provoquer la prise de conscience, agir comme révélateur : le Sénégal ne pourra prendre possession de lui-même, ne pourra durablement se rassembler, qu’autant que chaque patriote sénégalais se sentira pleinement concerné par l’édification de la nation sénégalaise.13. 33 M. Ndoye, « Sénégal : définition et mise en œuvre des priorités du secteur de l’éducation », Perspectives, vol. Enseignement élémentaire, Dakar, 1987, p. 2. 50En considération de tels facteurs, il n’est pas à exclure que si l’école contribue si peu à l’intégration nationale, c’est probablement lié à l’incohérence du dispositif mis en place. 4-6 février 1962. L’année 1960 mérite donc un examen à une double échelle. Ainsi, sont esquivées les questions essentielles, celles de l’introduction des langues nationales à l’école et du choix d’une langue nationale d’unification. Au-delà du fait qu’à l’école l’enfant ne serait plus subjectivement et objectivement coupé de son entourage, à plus ou moins long terme, cela pourrait se révéler être un puissant facteur d’intégration nationale.25. Les Artisans du Son, Mulhouse, France. À partir des années 1850, les Joola ont subi les violences de la guerre sainte menée par ce marabout manding. 1961-1964, ronéoté, p. 131. POUR UNE BANQUE NATIONALE AVEC MOINS D’ETAT (Par Cheikh Ahmed Tidiane Sy), Le vaccin contre la covid-19: un mal nécessaire ou la solution du mal? COVID-19/Médina Yoro Foula: le département enregistre ses premiers cas. Jamais le fait religieux n’a été aussi présent dans la sphère publique, au point de choquer de nombreux Sénégalais qui y voient une menace pour l’unité nationale. 34 Témoignage recueilli le 22 janvier à Saly (Mbour) auprès de l’inspecteur d’académie de Tambacounda, région frontalière de la République du Mali. 40Cette position des autorités sénégalaises relève d’une volonté de prise en compte des groupes linguistiques minoritaires. Héroïne, femme et reine, elle illustre parfaitement la marginalisation des figures historiques de la périphérie, par rapport à celles de la partie septentrionale du Sénégal. En conséquence, les guides religieux, présentés comme les figures emblématiques de ce courant pacifiste, investissent alors littéralement les manuels.23 Il est probable, qu’un tel choix soit fondé sur le fait que les Sénégalais s’identifient au référentiel religieux, confrérique essentiellement. N’a-t-on pas vu la délégation du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC) préférer s’exprimer en joola lors des négociations entre le gouvernement et la rébellion ? In Falaize, B., Heimberg, C., & Loubes, O. SÉNÉGAL/Covid-19: 83 nouveaux cas , 47 guéris, aucun nouveau décès et 33 cas graves . 3-La nouvelle politique depuis 2000. Autant de facteurs qui semblent œuvrer dans le sens l’édification d’une conscience nationale véritable. (kamerpower.com) XXVII, no 4, décembre 1997. Christian Roche, Le Sénégal à la conquête de son indépendance, 1939–1960. À tout considérer, force est d’admettre que l’idéal d’une institution scolaire porteuse d’un projet de renforcement de la cohésion nationale par l’exposition de tous les jeunes sénégalais au même parcours éducatif en prend un sacré coup. En considération de tels facteurs, il n’est pas à exclure que si l’école contribue si peu à l’intégration nationale, c’est probablement lié à l’incohérence du dispositif mis en place. Nombre de questions qui sont apparues dans les années 1960, comme celles de la démocratie, du développement, des rapports Nord-Sud, ont nourri la thèse de « l’afro-pessimisme ». 6Toutefois, l’institution scolaire, lieu privilégié d’éducation, n’en appartient pas moins à un environnement global. Enseignement élémentaire, Dakar, 1987, p. 2. Touba, la capitale de la confrérie des mourides, est fondée par cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927). 3.7K likes. Paru dans L’Unité africaine, no du 13 février 1962, p. 7. (Daouda MINE). Le ministre de l’Éducation de l’époque, le docteur Wane, s’explique sur leur sens dans ce cycle : Une place plus grande est donnée à l’étude des questions nationales et africaines. Autrement dit, nous tenterons de mettre en lumière et d’analyser la mission dévolue à l’école dans le processus de construction de la nation sénégalaise de 1960 à nos jours, ainsi que la réponse à cette attente. Nous avons choisi une approche méthodologique privilégiant l’analyse des lois d’orientation de l’éducation ainsi que leur mise en texte dans les programmes d’enseignement et les instructions officielles. cité), « malgré l’extension irréversible du wolof, d’autres langues ; telles le pulaar, le soninké, le manding, le joola et le sereer dans une moindre mesure lui opposent une résistance qui prend parfois des allures plus ou moins passionnelles ». 19Les conclusions des EGEF débouchent sur l’adoption de la loi 91-22 du 16 février 1991, la seconde loi d’orientation de l’éducation, deux décennies après la première. Voir à ce sujet les développements de M. Diouf, Histoire du Sénégal, Paris, Maisonneuve et Larose, 2001, p. 187-194. Sous ce rapport les programmes scolaires de 1962 communément appelés éducation sénégalaise no 2, du nom de la revue qui les présentait, apparaissent comme le tout premier jalon de ce processus.16, Les contenus proposés en histoire sont assez édifiants quant à la réponse apportée à l’objectif proclamé de valorisation des « héros nationaux » : au cours élémentaire (CE), ne sont proposées que les figures historiques de la partie occidentale du pays, du nord et du centre, à l’exception de Mamadou Lamine Dramé et Fodé Kaba Dumbuya, censés représenter respectivement le Sénégal oriental et la Casamance17 ; au cours moyen (CM), ne sont au programme que les anciens royaumes wolofs ; la résistance à la colonisation y est également étudiée comme preuve de la continuité d’un projet national de défense acharnée de l’intégrité territoriale. La nouvelle loi d’orientation de l’éducation nationale de 1991, couronnement de toute la réflexion menée sur le système éducatif sénégalais depuis 1981, précise bien qu’il s’agira de, développer l’enseignement des langues nationales, instruments privilégiés pour donner aux enseignés un contact vivant avec leur culture, les enraciner dans leur histoire, former un Sénégalais conscient de son appartenance et de son identité [… ]» (Art. ». 12Tout ceci est approuvé à l’unanimité dans les résolutions générales du congrès, dans les termes suivants : Le congrès approuve pleinement la politique de construction nationale pratiquée par le gouvernement […] Le congrès invite le bureau exécutif et les responsables politiques à tous les niveaux à mobiliser le parti en vue de la construction nationale…10. Les politiques de développement agricole: au Sénégal de 1960 à nos jours [Gueye, Moustapha] on Amazon.com.au. Dès avant la colonisation effective, qui se réalise dans la seconde moitié du xixe siècle, la France s’appuie sur l’école pour asseoir son emprise sur les populations sénégalaises. En atteste les propos du président de la communauté rurale de kéniéba accueillant le gouverneur de région, venu inaugurer en 1999, un an après son ouverture, la première école dans ce chef-lieu d’arrondissement proche de la frontière entre le Sénégal et le Mali : « Monsieur le gouverneur, déclare-t-il, aujourd’hui, nous nous sentons Sénégalais, car pour la première fois on a chanté l’hymne national à Kéniéba. La seconde raison est que l’enseignement de langues négro-africaines est d’autant plus nécessaire que notre langue officielle est le français : que, langue romaine, analytique et logique autant que peut l’être une langue, elle exige, par cela même, une complémentarité majeure, que donnent précisément nos langues nationales.26. Cette réponse est-elle satisfaisante ? de redresser la situation, le Sénégal s'est engagé depuis quelques années dans une politique de gestion intégrée de ses ressources en eau afin de corriger les tendances lourdes du secteur, de satisfaire les diverses sollicitations accrues des RE nécessaires dans les années à venir, de pouvoir Il s’agit de la première tentative d’adaptation de l’enseignement du français en tenant compte des réalités linguistiques et socioculturelles nationales : adaptation des contenus d’apprentissage, oral avant écrit, programmation des difficultés phonétiques et grammaticales liées à la base linguistique nationale. De ce point de vue, il est à souligner un déficit d’appropriation de cette notion dans les régions dites périphériques du Nord, du Sud et de l’Est. Rapport sur la doctrine et la politique générale au IIIe congrès de l’UPS à Thiès. Le Sénégal célèbre, ce mardi, le 57ème anniversaire de son accession à l’indépendance. L’école, sous sa forme actuelle, n’est pas le produit du développement interne des sociétés africaines. Refus de se conformer aux curricula de l’UNESCO : Que nos autorités aillent plus loin. La participation des chefs religieux, musulmans comme chrétiens, des chefs coutumiers, des membres de la société civile, à côté des organisations syndicales et des partis politiques les plus significatifs, tend à l’attester ; comme semblent également le confirmer, les déclarations d’Abdel Kader Fall, ministre de l’Éducation nationale d’alors, venu clôturer ces assises nationales : Les conclusions des états généraux, précise-t-il, ne prendront forme que par la mobilisation de tous les acteurs. La survenue de l’alternance en 2000 a contribué à renforcer les politiques libérales appliquées à l’économie. À l’école élémentaire les sujets d’examen sont très souvent loin de revêtir un caractère national. Pour cet auteur, de tels propos ont servi de justification à des politiques dites de « cohésion nationale » au nom de quoi il été souvent fait recours à un système de répression et de suspension des libertés publiques qui aboutit au système bien connu du parti unique ou du parti-État. Les exigences de réforme ou de refondation du système, pour répondre adéquatement à une telle sollicitation, ont rythmé l’histoire de l’école sénégalaise. 17L’implantation des réformes que promettait 1968 n’a pu vaincre ni la résistance du système au changement ni la réticence du pouvoir politique à le remettre sérieusement en cause. Elle posait au jeune État, entre autres défis, celui de construire, avec une école extravertie, une identité et un sentiment d’appartenance à la nation sénégalaise ayant pour fondement la promotion de l’histoire, des cultures et des langues nationales. Français. Journal officiel de la République du Sénégal, du 1er février 1973, déjà cité, p. 251. Pourtant la Casamance apparait comme l’une des zones les plus ouvertes en matière de scolarisation, immédiatement après Dakar. 1965-1969. Cette décentralisation fortement affirmée par la loi et dans le discours officiel rencontre beaucoup de difficultés. Face à la pluralité linguistique, le français est également présenté comme une langue d’unification28, ce qui ne manque pas d’aviver les critiques, du mouvement syndical enseignant notamment. (1), Certes, il a été beaucoup dit et écrit sur ces propos. Site officiel du leader de l'énergie. Or celle-ci suppose, pour être efficace, d’être une action solidaire, faite par et pour l’ensemble de la Nation, dans un projet national unanimement concerté et réalisé.9. Par quelle langue, si nous ne voulons pas briser l’unanimité nationale ? Photos actuelles de jour et ... accès par le plan de Paris . À tout considérer, force est d’admettre que l’idéal d’une institution scolaire porteuse d’un projet de renforcement de la cohésion nationale par l’exposition de tous les jeunes sénégalais au même parcours éducatif en prend un sacré coup. Les champs obligatoires sont indiqués avec *, SUNUGOX est un site de presse qui donne toute l'information sur nos terroirs, Copyright 2017 Sunugox | All Right reserved | Designed by La Histoire du Senegal By Arthur "Bon Scholaire" Potter Leopold Senghor a elu président de Senegal Il a elu président immédiatement âpres independance de Senegal Leopold Senghor est ne Il serai le premier président. 2 L’Exposé des motifs du Code général des collectivités locales (CGCL) de 2013 précise que la réforme ; 7 A l’instar du Mali et de la plupart des pays d’Afrique francophone (Marie et Idelman, 2010), la décentralisation au Sénégal est à mettre en relation avec le découpage administratif. 23 Ahmadou Bamba, le fondateur de la confrérie mouride ; El hadj Malick Sy, le propagateur de la confrérie tidjane au Sénégal ; Seydina Limamou Laye, fondateur de la confrérie layène…. S’y ajoute le refus de certaines autorités religieuses de voir l’école dite française s’implanter dans leurs fiefs. p. 26. 38Il faut dire qu’auparavant, en mai 1971 précisément, le gouvernement sénégalais promulgue un décret par lequel il fixe l’orthographe de six langues officiellement élevées au rang de langues nationales : le wolof, le sereer, le pular, le joola, le manding et le soninke.30 Le rapport de présentation du texte affirme clairement la volonté de réglementer la transcription des langues nationales en vue de leur introduction dans l’enseignement sénégalais, de l’école primaire à l’université. Toute la méditation est juste là, en nous. 52S’y ajoute que la nation sénégalaise apparaît comme une construction intellectuelle assez éloignée du vécu des populations. 36Face à la pluralité linguistique, le français est également présenté comme une langue d’unification28, ce qui ne manque pas d’aviver les critiques, du mouvement syndical enseignant notamment. 2 Seck, Cheikh Yérim, Ces goulots qui étranglent le Sénégal, Paris, L'Harmattan, 2014, p.23. Par contre, les sujets proposés en histoire portent presque toujours sur les anciens royaumes de l’Ouest, du Nord ou du centre, très rarement sur l’histoire des régions dites périphériques. Pour ce faire, il était certes important de donner à la politique éducative une orientation générale dans ce sens et d’élaborer des programmes prenant en compte l’ensemble du territoire national. Thiès/COVID-19: Yankhoba Diatara lance le deuxième assaut contre la 2ème vague, Sénégal/Emploi des jeunes : L’ANPEJ lance le premier Guichet Unique électronique. Ce fait, suffisamment connu, donne du sens aux propos de F. Houphouët-Boigny au lendemain de l’indépendance de la Côte d’Ivoire : « La colonisation nous a légué un État mais pas une nation qu’il nous faut construire. 32Au lendemain des indépendances, voire avant, plusieurs acteurs politiques africains, percevant la nécessité d’un changement de perspective dans ce domaine, insistent sur l’exigence d’un enseignement en langue nationale. Aussi, nous intéressons-nous également à cet environnement, autre lieu de discours et de pratiques, le plus souvent en concurrence avec l’école. C’est dire, qu’en l’absence de liens organiques entre groupes ethniques se projetant volontairement dans une communauté de destin, le sentiment d’appartenance à une nation n’était pas fortement vécu par les Ivoiriens. Les modes d’expression politiques empruntent souvent les réseaux locaux traditionnels de la famille, de la parenté, de l’ethnie et de la confrérie. Dans les nouveaux manuels d’histoire, s’opère alors un rééquilibrage et apparaît une thématique qui traduit incontestablement une nouvelle approche de la question nationale : i) toutes les régions du Sénégal sont représentées ; ii) pour la première fois, la notion de « résistance pacifique » apparaît. 5475. 29Dans les nouveaux manuels d’histoire, s’opère alors un rééquilibrage et apparaît une thématique qui traduit incontestablement une nouvelle approche de la question nationale : i) toutes les régions du Sénégal sont représentées ; ii) pour la première fois, la notion de « résistance pacifique » apparaît. Les romanciers de cette période peuvent être considérés comme des héritiers des romanciers coloniaux. T. Sall (« École, mondialisation et multi culturalité : le cas du Sénégal », art. Par contre, les sujets proposés en histoire portent presque toujours sur les anciens royaumes de l’Ouest, du Nord ou du centre, très rarement sur l’histoire des régions dites périphériques. Cette position des autorités sénégalaises relève d’une volonté de prise en compte des groupes linguistiques minoritaires. La première période de l’ère Senghor (1960-1970) n’est certes pas marquée par des réformes systémiques. Of these reported cases, 264 have occurred in Kingston, … Université Montesquieu - Bordeaux IV, 2013. 2 En Afrique, des régimes autoritaires, au nom d’une unité nationale à bâtir et à sauvegarder, ont tenté en vain d’étouffer toute manifestation des particularités culturelles, au nom d’une « culture nationale » sans contenu précis et prenant souvent comme références implicites des valeurs peu partagées, d’inspiration essentiellement occidentale. À cette occasion, fut affirmée l’option d’une « nationale, démocratique et populaire ».12. 34Au milieu des années 1960, des innovations portant sur la question linguistique sont expérimentées dans le primaire : la méthode pour parler français du Centre linguistique appliquée de Dakar (CLAD).